Stage équipement (2/2)

Carte non disponible

Date / Heure
Date(s) - 06/07/2019 - 07/07/2019
Toute la journée

Emplacement
gite du Sauteray

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Week-end sous terre du stage équipement, pour faire suite au week-end en falaise.

Compte-rendu :

Ce stage équipier club réunit  des membres de l’Association des Barbastelles d’Issy-les-Moulineaux pour l’Exploration Spéléologique (ABIMES : Axel, Clément, Elise et Jean-Paul), du club d’Etude et Exploration des Gouffres et Carrières (EEGC ; Marina) et du Spéléo Groupe des Hauts de Seine (SGHS ; Audrey, Fabrice, Josselin et Laure). L’objectif : apprendre à faire des nœuds, à équiper des grottes, à ne surtout pas faire frotter la corde, le tout afin de gagner en autonomie et d’être capables d’organiser des week-ends.   Ce stage est au passage une magnifique démonstration de parité !

Le premier week-end du stage prend place au Puiselet les 22 et 23 juin. Clément et Jean-Paul s’en donnent à cœur joie le vendredi soir pour équiper le caillou de la pire façon : vires trop lâches, déviation trop courte, mini-parapluie belge, viroles ouvertes, fractio trop tendu, point intermédiaire retiré, … Cela avait pour but de tester la capacité des stagiaires à progresser sur les équipements en place (même s’ils sont mal faits). Ils pouvaient ainsi faire une analyse critique des défauts présents sur chacune des voies. Après avoir déséquipé, non sans mal, ces installations diaboliques, les stagiaires ont suivi un petit cours de nœuds :  nœud de chaise simple, cabestan, triple huit pour les liaisons de corde, nœud de huit plein-poing, nœud de chaise double pour descendre à partir de deux amarrages. Place ensuite à la mise en pratique sur les deux cailloux du Puiselet. Certains malchanceux souffriront du plein cagnard sur le gros caillou, heureusement, le soleil tape moins fort sous terre ! La soirée se conclut avec des grillades bien méritées.

Le dimanche, d’autres exercices sont proposés, ponctués d’une initiation au planter de spit dans du grès un peu récalcitrant. Après déséquipement et tri du matériel, le groupe se donne rendez-vous dans le Doubs pour la suite du stage.

La seconde partie du stage s’est déroulée à proximité de Bolandoz. L’organisation de la sortie était confiée aux stagiaires deux semaines en amont.
Bien que l’organisation fût chaotique, tout le monde est arrivé à bon port ! Marina est venue en renfort pour l’encadrement, ce qui permet de faire trois équipes comprenant un cadre et deux stagiaires. Deux à trois mises en situation étaient effectuées en fonction des stagiaires. Il s’agissait de prendre connaissance de la topographie, estimer le matériel nécessaire à la sortie, préparer l’équipement, localiser la grotte ou le gouffre, équiper/déséquiper, ranger l’équipement et finalement faire le bilan de la sortie.
Les groupes sont formés: Elise et Josselin iront à Pouët-Pouët encadrés par Marina, Axel et Fabrice au gouffre de Jérusalem avec Clément, et Laure, Audrey et Jean-Paul iront aux Biefs Bousset.

Samedi

Direction la mise en pratique sur le terrain, 2 stagiaires pour un cadre c’est grand luxe.

Jerusalem – Axel Fabrice Clement
En voila un trou qu’il est beau !
Après quelques réflexions, Axel part sur la voie hors crue, et je m’attaque à celle ou l’on s’en prend plein sur la tête ; ca tombe bien des orages forts sont attendus.

Il faut équiper une petite verticale suivie d’une main courante avant d’installer un Y entre 2 parois pour arriver en bas d’un R5.
On fait une pause bien méritée, composée du super sandwich pesto tomate mozzarella avocat jambon blanc, tout en réfléchissant aux zones de replis que l’on pourrait utiliser en cas de montée de l’eau
A noter que 17 amarrages c’est un peu juste, et nous ne permettra pas d’aller en bas du P14 via la passage hors crue (spit de la dev du P14 HS).
Au final on sort avant l’orage, orage qui aura lieu durant la nuit

Les Biefs Boussets – Audrey Laure Jean-Paul

Après un repérage du trou sans trop de difficulté nous partons pour un équipement collaboratif (un amarrage chacune ou presque) avant de prendre des voies séparées: la voie classique (en bas) pour Laure et les méandres en hauteur pour Audrey. Après un repas sandwich pesto (ici aussi très apprécié) on fini avant la salle de la décantation, pressés par le bruit de l’eau qui a brusquement augmenté. On déséquipe chacune la voie de l’autre (l’occasion de faire quelques acrobaties pour Laure). On découvre finalement un grand ciel bleu. Une dév nous lâche pour l’effet de surprise juste avant la fin. On retrouve les deux autres groupes venus à notre rencontre à la sortie du trou. On file au gîte pour l’apéro! … et le rangement du matériel.

Pouët-Pouët : Elise, Josselin, Marina.

L’entrée est en lisière d’une forêt, dans un pré. Il fait chaud. Le trou plutôt étroit ne laisse pas de place pour deux équipements en parallèle, Josselin passe donc devant pour équiper la première partie de la grotte, sans trop de difficultés. Une tête de puits placée juste au bout d’un boyau lui donne toutefois du fil à retordre. Il laisse de grandes boucles de corde pour tenter d’apporter un peu de confort. Ce morceau-là ne sera pas aisé à déséquiper non plus !  Elise équipe la suite, jusqu’au moment où le bruit de l’eau qui se fait un peu plus présent alerte l’équipe : Et s’il pleuvait dehors ? Elise jette un oeil à la tête du puits suivant, et l’exercice est écourté pour remonter en sécurité. A la sortie du trou : soleil et grande chaleur ! Une fausse alerte qui nous permet de prendre une photo en compagnie des vaches et de rejoindre le groupe d’Audrey, Laure et Jean-Paul aux Biefs Boussets.

Le soir, le debrief entre les cadres prend son temps. Puis on nous annonce le programme du lendemain: Jérusalem pour Elise et Josselin, La Légarde pour Laure et Audrey et la Baume des Crêtes pour Axel et Fabrice. Pour l’instant, on savoure la ratatouille et les tournées de croc-monsieur qui l’accompagnent

Dimanche

Baume des crêtes – Axel Fabrice Marina
Bon le topo est clair il faut une corde de 60m, tient sur celui la c’est marqué 70…
On prend donc un peu plus de 75m de corde chacun, et on révise notre passage de nœud
J’accède par le haut dans la zone non brochée, tandis qu’Axel suit la voie classique.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la lecture n’est pas évidente par cet accès, il faut faire des déviations et se décaler pour enfin avoir une verticale propre.

A noter que le chaise double imposant de se longer dans les 2 oreilles, si le Y est écarté alors il n’est plus possible de se délonger une fois en charge dessus. Heureusement que Marina  n’était pas loin pour me conseiller le mousqueton de confort, car je ne pense pas que je l’aurais deviné tout seul.
J’arrive au sol, il me reste 1m sur la corde de 51m, j’ai bien optimisé :-)
Je ne sais pas combien d’heures je suis resté suspendu à mon baudrier mais je loue mon nouvel achat !!
On pique nique dans la salle du réveillon à -94m, quelques bougies sont allumées, il y a de quoi s’asseoir, une table en pierre, des cairns. On sent bien que si cette salle s’appelle ainsi ce n’est pas pour rien !
Je remonte par là où a équipé Axel, et il en fait de même.

Par la suite on va nettoyer nos cordes dans le Lison et prendre une bière bien méritée :-)

Elise, Josselin et Jean-Paul nous rejoignent pour se rafraîchir eux-aussi le gosier et avant d’aller laver leur matériel. Il viennent du gouffre de Jérusalem.

Jérusalem – Elise, Josselin et Jean-Paul

Le porche est majestueux : au centre, le passage du ruisseau se jette dans le gouffre par un modeste ressaut. C’est le passage des temps secs et stables mais aujourd’hui il y a des risques d’orages ! Elise équipe donc par la gauche, en passant par une grande lucarne en hauteur qui permet d’équiper vraiment hors crue. Il s’agit d’une longue suite d’amarrage formant une vire assez confortable avant d’aborder la verticale fractionnée. Josselin, lui, équipe la voie de gauche. Elle débute par un gros arbre « irréprochable » et une descente en pente raide permet de se positionner à la verticale du puits. La descente est rapide mais l’itinéraire n’est pas évident : faire et défaire, c’est toujours travailler.

Et on se retrouve tous les trois en bas de ce premier ressaut pour constater que la suite est un second ressaut de 5m. En cas de crue l’eau semble tourbillonner et arrose un peu partout.

Elise continue côté gauche par une vire accrobatique et Josselin par la droite sur une autre vire tout aussi accrobatique. Les deux descentes se feront en parallèle. Avec un passage de noeud pour Josselin histoire de mettre en pratique les connaissances théoriques.
Nous sommes maintenant dans une salle assez grande, au sol plat et sableux. Les traces du niveau de crue indiquent que la suite forme un goulot d’étranglement et que l’eau ne s’évacue pas rapidement. C’est le moment du pique-nique. Les sandwiches décrits ci-dessus sont fort appréciés. Une barre de céréale et une pom-pote servent de dessert. Nos nombreuses bouteilles d’eau nous permettent de nous désaltérer jusqu’à plus soif.
Certains de nos compagnons devront rentrer sur Paris ce soir. Le rendez-vous est au gîte est fixé à 18h après avoir lavé le matériel. Nous avons tout juste le temps de commencer à équiper le P14 suivant. (et surtout de trouver de nombreux spits inutilisables). Nous nous retrouvons tous les trois sur un palier intermédiaire. C’est le retour. Chacun déséquipe la voie de l’autre. On n’est pas en avance : on remonte rapidement, on se change vite-fait, on embraye et on tombe dans les bouchons du plateau de Déservillers : Bison fûté ne nous avait pas prévenu, les vaches laitières doivent rentrer à l’étable et il ne faut pas les brusquer, il ne faudrait pas qu’elles fassent le fromage avant d’avoir été traits.
Nous nous dépéchons d’aller nettoyer le matériel après avoir retrouvé l’équipe de Baume des Crêtes autour d’un rafraichissement bien agréable.

La Légarde – Audrey Laure Clément

Audrey a toute la topo en tête (elle l’a dessinée dans son carnet) et on prépare des kits bien chargés (enchaînement de grands puits oblige). Arrivés sur place, on décide qui commence. Laure appréhende un peu et décide de se jeter à l’eau en première. Mauvais calcul apparemment : la peur lui fait perdre ses moyens et rater l’équipement du premier puits. ça frotte et faut remonter (« Clément, tu peux me rappeler c’est comment la conversion?? »). Du coup on mange au soleil (il est pas très tôt) et Audrey reprend la suite, vite fait, bien fait! Un P30, un autre P30, puis un P40 … L’équipement d’Audrey est nickel, du coup Clément s’occupe en prenant des photos. On s’arrête avant le début de la trémie. Laure déséquipe un petit bout puis Audrey continue. On sort un peu trop tard pour se baigner dans la rivière avec les cordes. On doit rentrer vite pour les malchanceux qui rentrent à Paris le soir-même…

Retour du dimanche

On sort à l’aire de Darvault, pour permettre à Marina et Clément de récupérer une voiture sur parking de l’hotel kyriad (qui lui est hors autoroute). Excellente idée de Jean Paul qui nous a fait gagner pas mal de temps.

Dimanche soir, le groupe se sépare: Marina, Josselin, Fabrice et Clément rentre à Paris. Ceux qui restent ne sont pas au bout de leurs épreuves. Les attendent une recette douteuse au tofu. Heureusement, chacun s’y met et finalement le résultat au gout de tout le monde (étonnament !…)
Le lendemain, c’est Ouzène pour tout le monde. Tiens, il y a déjà une corde qui descend dans le trou ! Les deux groupes équiperont des puits parallèles : P28 jusqu’à la salle supérieure pour Laure et Axel , et double P15 rejoignant le P28 pour Elise et Audrey, qui se donneront du mal pour équiper au même endroit que les premiers visiteurs, sans utiliser les mêmes points. Cela donne l’occasion d’un très bel exercice de tête de puits avec deux amarrages naturels et sans mousquetons ! On retrouve un groupe en stage encadré par Rémi Limagne (qui partagera ses bières avec nous à la sortie) dans la salle supérieure. On continue, chaque équipe dans un puits parallèle (P18) menant à la salle inférieure. Elise et Audrey révisent la technique de la tortue avec des couvertures de survie et une bougie pour se réchauffer, puis le groupe réuni savoure ses sandwiches et le thé apporté par Audrey. On déséquipe le travail des autres et on sort laver le matériel dans la Loue à Cléron. On profite de l’eau et du soleil puis on nettoie le gîte avant de prendre la route.

J’ai vraiment adoré ce stage le mélange des 2 clubs, la recherche du bon équipement à réaliser, les manip, et la grande disponibilité des cadres et leurs bons conseils.

Un grand merci aussi à Jean Paul de m’avoir quand même accueilli alors qu je ne pouvais pas être présent le dimanche du premier WE
Fabrice

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